Qualification : Rabah Saadane fait ''reverdir'' l’Algérie

Le sélectionneur algérien Rabah Saadane, qui a réussi à qualifier son pays à la Coupe du monde 2010 après 24 ans de traversée du désert, a été l’un des grands hommes des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial en Afrique.
Place forte du football continental dans les années 80, l’Algérie peinait à se faire un nom au sein du football continental dans la seconde moitié des 

années 2000 avec deux éliminations à la CAN 2006 et 2008.
Les Fennecs, qui avaient été éliminés sous sa direction en quart de finale de la CAN 2004, revenaient dans les éliminatoires avec une ambition minimaliste, une présence dans le gotha du football continental.
Le démarrage poussif des éliminatoires avec des défaites concédées respectivement contre le Sénégal et la Gambie par le même score de 0 à 1, avaient mis la tête du sélectionneur algérien de 63 ans sur le billot.
D’ailleurs, avant la rencontre retour contre le Sénégal à Blida, le successeur en octobre 2007 du Français Jean Michel Cavalli a menacé de jeter l’éponge si des mesures idoines n’étaient pas prises pour prendre en charge la sélection et remettre en état la pelouse où est prévue la rencontre qui s’est avérée décisive dans la qualification au dernier tour

La victoire dans la douleur contre les Lions (3-2) et la qualification deux semaines plus tard dans un trou de souris après un nul 0-0 contre le Liberia à Monrovia, ont été très certainement les déclencheurs de cette folle aventure du technicien algérien.

Membre du staff technique de l’Algérie au Mondial 1982, il était seul à bord à faire partie de l’aventure en 1986 et c’est pourquoi l’ancien défenseur de Batna, de Constantine, de Blida et de Rennes en France, était toujours le recours idéal quand ça ne marchait pas.

Avec cette consécration, Saâdane s’était déjà fait un gros palmarès avec l’ES Sétif, vainqueur de la Coupe arabe en 2007 mais aussi dans le Maghreb où il a entraîné le WAC de Casablanca et l’Etoile du Sahel de Tunisie.

Avec cette qualification, le technicien algérien qui a mis fin à la domination d’Hassan Sehata, double champion d’Afrique (2006 et 2008), a aussi permis à son pays de se réconcilier avec une grande part de sa diaspora.

Dans l’équipe des Fennecs ayant réussi cette qualification, il a réussi un dosage entre locaux (Lemmouchia ou Laïfaoui, ES Sétif) et le gros contingent d’expatriés européens comme Matmour (Mönchengladbach, Allemagne), Bougherra (Glasgow Rangers, Ecosse), Antar Yahia (Bochum, Allemagne), Belhadj (Portsmouth, en Angleterre), Ziani (Wolfsburg, Allemagne), Ghezzal (Sienne, Italie).

En faisant porter le maillot algérien à ces joueurs nés en France où ils ont également grandi, il a ouvert de grosses perspectives pour le football algérien qui s’en tenait toujours aux joueurs du cru. A savoir ses clubs et ses centres de formation qui avaient permis les grosses performances des années 1982 et 1986.

Mieux encore, cette qualification tombe après des années de tâtonnement quand l’Algérie comme la plupart des sélectons africaines avaient cru que leur bonheur devait passer par l’appel aux techniciens étrangers.

Rabah Saadane qui a vaincu Hassan Sehata de l’Egypte, a démontré le contraire. Au même moment, le football algérien surfe sur des ondes positives avec la place de finaliste à la CAN des
moins de 17 ans et celle en coupe de la Confédération africaine de football (CAF) de l’ES Sétif.